Sailor Moon, le côté obscur d’une apparence mignonne

Sailor Moon est un dessin animé qui a marqué toute une génération. Avec son intrigue magique, ses combats pour l’amour et la justice, ses personnages attachants et ses graphismes colorés, la série a su séduire un large public. Mais cette apparence mignonne et innocente cache une réalité bien plus sombre. Violence, sexe, religion… Rien n’est épargné dans cette œuvre qui a dû faire face à de nombreuses censures pour s’adapter à un public jeune.

La censure sexuelle, un tabou brisé

Lorsqu’on évoque Sailor Moon, on pense immédiatement à Usagi, une jeune fille ordinaire qui, grâce à un chat extraterrestre parlant, se transforme en guerrière pour sauver le monde des forces du mal. Accompagnée de ses quatre amies, Sailor Venus, Mars, Mercure et Jupiter, elles se battent contre la diabolique Reine Beryl pour protéger le royaume de la Lune.

La sexualité dans la série a été lourdement censurée pour correspondre à un public jeune. Des scènes jugées inappropriées ont été coupées, comme celle où Usagi et son amie Minako demandent à leur amie Mitsuru si elle sort avec un garçon. En réalité, le jeune garçon en question est une fille, Haruka, qui se trouve être attirée par une autre. Cette thématique de l’homosexualité a été censurée en France, transformant Haruka en un garçon, ce qui a certainement créé une controverse.

Les États-Unis sont allés plus loin en faisant de ces deux personnages des cousines très proches, rendant certaines scènes plutôt gênantes. Par ailleurs, la série a aussi joué avec les stéréotypes de genre, comme avec le personnage de Fish Eye qui, bien qu’étant un homme, se déguise en femme. Ce personnage a été transformé en femme dans la version française, ce qui en dit long sur les préjugés de l’époque.

Sailor Moon, une plongée dans la violence

La violence est un autre motif récurrent de censure dans Sailor Moon. La série, bien qu’enfantine en apparence, dépeint des scènes de combat brutales, où la mort n’est pas rare. L’épisode 24, par exemple, présente un personnage grièvement blessé, qui finit par succomber à ses blessures. Des scènes d’électrocution, de brûlures vives, de désintégration du visage ne sont pas rares dans la série.

En France, ces passages ont été coupés, masquant ainsi la véritable nature de la série. Le public jeune n’était pas préparé à voir de telles scènes de violence. Aux États-Unis, tout concept de mort a été retiré du final, rendant la bataille moins intense, mais aussi moins traumatisante.

La religion, un sujet délicat

Sailor Moon ne s’est pas contenté de briser les tabous autour de la sexualité et de la violence. La série a également abordé la thématique de la religion, notamment à travers le personnage de Sailor Saturne, qui est représenté crucifié par d’innombrables mains dans une scène aux connotations religieuses évidentes. Cette scène, jugée inappropriée, a été censurée dans la version française.

La censure, une nécessité ?

Nous pourrions regretter ces nombreuses censures, arguant qu’elles dénaturent l’œuvre originale. Cependant, il est important de se rappeler que Sailor Moon a été conçu pour un public jeune. Les images de violence et les thèmes sexuels, bien que présents dans l’œuvre originale, pourraient être troublants pour de jeunes spectateurs. C’est pourquoi les censures, bien que controversées, ont été mises en place pour protéger ces derniers.

Avec le recul, nous pouvons apprécier Sailor Moon pour ce qu’elle est : une œuvre complexe, qui a su briser des tabous et aborder des thèmes délicats avec une approche unique. La série continue d’inspirer et de toucher les cœurs de nombreux fans à travers le monde, malgré, ou peut-être grâce à, sa face cachée.

Sailor Moon n’est donc pas qu’un simple dessin animé pour petites filles. C’est une œuvre profonde et riche, qui interroge et transgresse les normes. Une œuvre qui, malgré la censure, continue de briller par son audace et son originalité.