L’incroyable histoire de Goldorak : du Japon à la France

Le 3 juillet 1978, la télévision française découvre Goldorak, un dessin animé japonais qui allait révolutionner le petit écran. Retour sur l’incroyable histoire de cette série culte parsemée de péripéties et de rebondissements, de sa création jusqu’à sa diffusion en France.

La naissance de Goldorak

Tout commence en 1972, avec Go Nagai, un jeune patron d’entreprise japonais à la tête de sa société Dynamique Production. Il crée le manga Mazinger Z, qui sera adapté en série animée par la Toei Animation. C’est la première série animée au monde dans laquelle un être humain pilote un robot de l’intérieur, grâce à un cockpit amovible inséré dans la tête du robot.

La série est un succès immédiat au Japon, avec des figurines de Mazinger Z qui s’arrachent comme des petits pains chez les enfants. Mais en 1974, la série s’arrête brutalement, à cause de la décision de l’investisseur financier Poppy, numéro un des ventes de figurines, de mettre un terme au financement de la série, en raison d’une baisse des ventes sur les figurines de la série télé.

Go Nagai rebondit alors avec Getter Robo, une nouvelle série de robots géants produite par Dynamique Planning, en collaboration avec Ken Ishikawa. La série remporte un grand succès et sera suivie d’autres séries du même genre.

En 1975, la Toei Animation souhaite lancer une nouvelle série de robots géants avec une invasion extraterrestre. Elle teste le concept sur un film de 29 minutes intitulé La Guerre de l’Espace en 1975, réalisé en interne au sein des studios de la Toei. La machine phare de l’histoire s’appelle Gars Tiger, un engin volant composé d’une soucoupe porteuse et du robot Pro Bowler. L’assemblage des deux appareils totalement irréaliste est inspiré de Getter Robo produit par Dynamique, dont le principal maître d’oeuvre est Ken Ishikawa, qui deviendra l’origine de la création de Goldorak.

La naissance de Goldorak va être marquée par la collaboration entre la Toei, Poppy et Go Nagai, qui est chargé de concevoir le graphisme du robot, en collaboration avec Ken Ishikawa sur les souhaits de Poppy qui est très indispensable.

histoire de Goldorak

La production de Goldorak

La pré-production de Goldorak est lancée par la Toei à la fin de l’été 1975, pour trois saisons avec un budget bien supérieur à ce que l’on accorde généralement aux feuilletons de robots géants.

Tout d’abord, il faut adapter pour l’animation les différents personnages du manga de Go Nagai, sans dénaturer l’œuvre de l’auteur. Ce travail délicat artistique et technique est confié à Kazuo Komatsubara, un character designer travaillant à la Toei Animation, qui reprend un à un tous les personnages du manga de Go Nagai afin de les adapter pour l’animation. Il élabore ensuite pour chaque personnage des planches regroupant chaque protagoniste sous plusieurs angles afin que les animateurs puissent leur donner vie. Toutes ces planches vont constituer une partie de ce qu’on appelle la bible graphique de la série.

Les musiques de Goldorak sont composées par Shunsuke Kikuchi et sont enregistrées en studio avec de vrais instruments. La série est lancée en grande fanfare au Japon et rencontre un grand succès.

L’arrivée de Goldorak en France

En 1977, Bruno-René Huchez, un employé de la société japonaise Malo-Beni qui importe et exporte des produits entre la France et le Japon, découvre la série Goldorak et décèle tout son potentiel pour le marché français. Mais la route pour imposer Goldorak à la télévision française va être parsemée d’embûches.

En effet, les chaînes de télévision françaises sont alors réticentes à diffuser des dessins animés japonais, qu’elles considèrent comme violents et peu éducatifs pour les enfants. Bruno-René Huchez doit donc convaincre les producteurs japonais et français de la série de l’intérêt de diffuser Goldorak en France.

Finalement, en 1978, Antenne 2 accepte de diffuser la série dans l’émission Récré A2 à la place d’un dessin animé français, Le Manège enchanté. La diffusion de Goldorak va faire l’effet d’une bombe auprès des enfants français, qui vont tomber sous le charme de ce robot géant piloté par le jeune Actarus.

Le succès de Goldorak en France

Goldorak va rapidement devenir l’emblème de toute une génération de fans de dessins animés. La série est diffusée tous les jours à l’heure du goûter, et les enfants français se passionnent pour les aventures d’Actarus et de son robot géant qui défend la Terre contre les attaques de Véga, l’ennemi extraterrestre.

Les figurines de Goldorak s’arrachent comme des petits pains chez les enfants, qui collectionnent également les cartes à jouer et les albums Panini consacrés à la série. Goldorak devient une véritable industrie, avec des produits dérivés de toutes sortes, des jouets aux vêtements en passant par les livres et les cassettes audio.

Le succès de Goldorak en France va ouvrir la voie à une multitude de dessins animés japonais, qui vont envahir le petit écran de la télévision française dans les années 80 et 90. Des séries comme Les Chevaliers du Zodiaque, Olive et Tom, Dragon Ball ou encore Sailor Moon vont connaître un immense succès auprès des enfants français, qui vont découvrir l’univers fascinant du manga et de l’animation japonaise.

Conclusion

Goldorak restera à jamais gravé dans la mémoire des enfants des années 80, qui ont grandi avec les aventures d’Actarus et de son robot géant. Cette série culte a marqué toute une génération de fans de dessins animés, qui ont été transportés dans un univers fascinant où l’amitié, le courage et la justice triomphent toujours.

L’incroyable histoire de la création et de la diffusion de Goldorak est un témoignage de l’importance de la collaboration et de la persévérance dans la réussite d’un projet. Goldorak restera à jamais un symbole de la culture populaire française et japonaise, et une source d’inspiration pour de nombreux artistes et créateurs.

Grâce à Goldorak, le manga et l’animation japonaise ont trouvé leur place dans le paysage audiovisuel français, et ont contribué à l’ouverture d’un dialogue culturel entre la France et le Japon. Aujourd’hui, le manga et l’animation japonaise sont des phénomènes mondiaux, et leur influence se fait sentir dans de nombreux domaines de la culture, de la mode à la musique en passant par le cinéma et les jeux vidéo.

En résumé, l’histoire de Goldorak est celle d’une série culte qui a marqué toute une génération de fans de dessins animés. Grâce à son succès en France, Goldorak a contribué à faire connaître la culture japonaise en France, et a ouvert la voie à une multitude de dessins animés japonais qui ont marqué l’imaginaire des enfants des années 80 et 90. Aujourd’hui encore, Goldorak reste une référence dans le monde de l’animation japonaise, et continue de fasciner les fans de toutes générations.

Yohann Baldru mode manga

Je suis le rédacteur principal de ce blog, mangaseries.fr, qui occupe mon temps libre depuis plus d'un an à l'heure où j'écris ces lignes. J'ai découvert le manga au lycée et je n'ai jamais décroché... Depuis, je lis tout ce qui me tombe sous la main et je m'efforce d'en écrire moi-même, avec plus ou moins de succès. J'ai même entamé la réalisation d'un petit manga. Je m'intéresse bien sûr aussi aux animes et à la culture japonais en général. Je ne suis pas encore assez doué pour vous faire partager tout ce qui me passe par l'esprit mais je travaille dessus ! Je vous remercie de votre visite et vous souhaite une bonne continuation sur mangaseries.fr !