Rien ne prédestinait “Oppenheimer“, le dernier chef-d’œuvre de Christopher Nolan, à occuper une place aussi singulière dans mon panthéon cinématographique. Pourtant, après visionnage, il est des évidences qui s’imposent. “Oppenheimer”, le biopic sur le père de la bombe atomique, fait indéniablement partie des films qui marquent, qui ébranlent et qui questionnent. Alors, oui, le film est dense, bavard, complexe, mais qu’importe. Il y a dans ce tourbillon d’images, de dialogues et de sentiments une profonde humanité qui ne laisse pas indifférent.
Sommaire
Une densité visuelle et narrative
Premièrement, parlons de la densité visuelle et narrative de “Oppenheimer”. Trois heures de film, un récit non linéaire, une multitude de personnages et de temporalités, voilà de quoi donner le tournis à plus d’un spectateur. Pourtant, la maestria de Nolan fait ici merveille. Les trois temporalités du film se dessinent clairement, sans jamais nous perdre en chemin. Elles s’entrelacent, s’entrechoquent, pour mieux dessiner le portrait d’un homme seul, tiraillé entre ses ambitions et sa culpabilité.
Un biopic qui va au plus près du personnage
Là où “Oppenheimer” surprend, c’est dans son approche du biopic. Loin de se contenter de retracer la vie de son personnage, Nolan va au plus près de l’homme, de ses doutes, de ses remises en question. Pour cela, il choisit de se focaliser sur la figure d’Oppenheimer, davantage que sur sa création scientifique, la bombe atomique. Un choix audacieux, mais qui permet de nous faire ressentir toute la complexité d’un homme qui a changé le cours de l’Histoire.
Un casting de haut vol
Évidemment, pour incarner un tel personnage, il fallait un acteur à la hauteur. Et Cillian Murphy remplit ce rôle à la perfection. Il apporte à Oppenheimer toute la complexité et l’ambiguïté nécessaires, naviguant entre génie et tourment avec une aisance déconcertante. À ses côtés, Florence Pugh et Emily Blunt brillent également, même si leurs rôles auraient mérité d’être un peu plus développés. Enfin, mention spéciale à Robert Downey Junior, qui dans le rôle de Lewis Strauss, nous rappelle à quel point il est un grand comédien.
Un aspect politique bien développé
L’un des points forts du film réside dans sa capacité à développer l’aspect politique inhérent à son sujet. La course à la bombe, le McCarthysme, les conséquences géopolitiques, tout est traité avec justesse, sans jamais tomber dans le manichéisme. On sent que Nolan a voulu montrer toutes les facettes de cette époque, toutes les implications de l’action d’Oppenheimer, sans pour autant nous donner de leçon.
Des scènes mémorables
L’autre force de “Oppenheimer” réside dans ses scènes mémorables. Que ce soit la scène du discours post-Hiroshima ou celle de l’essai nucléaire, Nolan fait preuve d’une maîtrise de la mise en scène remarquable. Il parvient à créer une tension palpable, un suspense haletant, alors même que les enjeux se déroulent dans les coulisses du pouvoir.
En conclusion, “Oppenheimer” est un film riche, dense, complexe, mais qui vaut véritablement le détour. Pour son portrait sans concession d’un homme qui a marqué l’Histoire, pour sa mise en scène magistrale, pour son casting de haut vol, il est à voir absolument. Christopher Nolan signe ici peut-être son meilleur film, une oeuvre qui ne laisse pas indifférent et qui a le mérite de nous faire réfléchir sur l’histoire et sur la part d’humanité en chacun de nous.